Accepter la régression ou organiser la riposte !
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Casse des régimes spéciaux :
Les grandes confédérations ont appelé à "suspendre" le mouvement de grève pour s’engouffrer dans un cycle de négociations dont on peut aisément imaginer le résultat.
Seul SUD Rail avait appelé à poursuivre la mobilisation pour créer le rapport de force sans lequel le gouvernement ne modifiera pas ses plans : supprimer les régimes spéciaux, quitte à donner des miettes à certaines organisations syndicales pour qu’elles puissent accepter la régression sociale en annonçant qu’elles n’ont pas tout perdu. L’augmentation de la durée de cotisation n’est pas négociable. Seul le maintien à 37,5 annuités pour les régimes spéciaux est en mesure de satisfaire les intérêts des salariés et permettre ensuite le retour des autres régimes à la situation d’avant 95.
37,5 annuités pour tous privé/public
LRU : comme leurs aînés des confédérations, les responsables de l’UNEF ont appelé à la suspension du mouvement de grève dans les universités pour négocier.
Mais comme pour les régimes spéciaux, on ne négocie pas une régression. Accepter des crédits supplémentaires ponctuels (provenant de la vente d’une partie de la participation de l’Etat dans EDF !!!) c’est entériner l’autonomie des universités, le nouveau mode de gestion "managérial" et la privatisation progressive du système universitaire. Le silence des médias sur l’ampleur et la longévité du mouvement des étudiants, rejoints par de
plus en plus de personnels, par de nombreux lycéens qui refusent en plus la "réforme" du Bac Pro, favorisent une répression grandissante de la part des présidents d’université qui n’hésitent plus à faire appel à la police qui matraque et met en garde à vue...
Commission Pochard : toutes ou presque toutes les organisations syndicales sont allées se faire auditionner par la commission Pochard sur "l’évolution du métier d’enseignant". Comme pour le "grand débat" il ne s’agit pour nous que d’une mascarade supplémentaire, une commission dont les résultats sont peu ou prou connus d’avance. La méthode gouvernementale est toujours la même : on veut "réformer", on décide, on discute, on légifère. La discussion/négociation n’a pour seul but que de faire croire à un "dialogue social" permettant aux uns de faire croire que leur décisions sont prises après consultation des autres qui peuvent
ainsi avancer des pseudo miettes arrachées...
Les organisations syndicales ont donc actuellement le choix entre deux attitudes qui sont de plus en plus visibles par tous : soit elles acceptent la régression et elles se précipitent à la table des négociations, soit elles refusent la régression et elle tentent de résister face à un pouvoir d’Etat de plus en plus cynique, de plus en plus déterminé à en finir avec les acquis sociaux pour privilégier les intérêts des classes dirigeantes. La résignation n’est pas la solution ! Il appartient aux salariés, aux chômeurs, aux étudiants de poursuivre le combat en prenant en main leur lutte, de débattre entre eux de la forme qu’elle doit prendre et du contenu des revendications. Pour ce qui nous concerne, les syndicats SUD Education, comme tous les syndicats de l’Union Syndicale Solidaires
sont dans cette logique de résistance et de refus du recul social, privilégiant la lutte à la négociation perdue d’avance.