La même chose c’est maintenant !
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Suites des Assises de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche
Nous dénonçons, comme d’autres syndicats, la tenue de ces soit-disant assises. Cette opération de communication a été menée dans la précipitation après une pseudo concertation éclair des personnes concernées. Comment recueillir et débattre en quelques semaines des avis des personnels, usagers, organisations syndicales, associations, etc ? Ces assises sont le pendant du projet de la "refondation de l’école" concocté actuellement par notre ancien ministère de tutelle, celui de l’Education Nationale.
Les problèmes de l’enseignement supérieur et la recherche sont identifiés et combattus depuis des années par les personnels : abandon par la puissance publique, marchandisation de la connaissance et mise en concurrence tous azimuts. La méthode employée par ce gouvernement est restée la même que celle employée sous l’ère Chirac-Sarkozy : imposer sa volonté sans tenir compte des revendications exprimées. Rappelons aux plus jeunes d’entre nous que le processus de privatisation de l’enseignement, dit processus de Bologne, et ses illustres conséquences (LRU et RCE) a été largement initié sous le gouvernement Jospin. Encore un exemple récent de la considération du gouvernement pour le monde universitaire : la mise en place d’un chantage budgétaire pour forcer la fusion des universités de Lyon.
Sans illusion, SUD Education - Solidaires avait décidé de ne pas cautionner cette parodie de consultation démocratique.
L’annonce du recrutement de 40 000 enseignantEs, compte tenu du départ en retraite annuel de 12 000 enseignantEs environ, ne saurait compenser en un quinquennat les 80 000 postes supprimés dans l’Education Nationale depuis 2007 (déjà bien mal en point à cette époque).
Quant à la création de 1000 postes et la hausse de 2,1% du budget pour le Ministère de l’Enseignement Supérieur et la Recherche, elles se font :
dans la logique du précédent gouvernement, avec pour objectif principal d’asservir l’enseignement supérieur et la recherche au monde industriel et économique. Notre nouvelle ministre, héraut revendiqué de compétition entre personnels et établissements.
au détriment d’autres ministères de la fonction publique qui voient les suppressions de postes augmenter par rapport aux années précédentes. Se réjouir d’en habiller quelques uns en en déshabillant beaucoup d’autres relève d’une vision corporatiste de la situation. Ailleurs aussi, on fonctionne avec des contractuelLEs sous payéEs, ailleurs aussi, des personnels de catégorie C exercent aussi des fonctions de B voir de A et ailleurs aussi on "externalise", c’est à dire privatise, des missions de service public.
Le gouvernement actuel cherche évidemment à rassurer son électorat traditionnel. Mais il suffit de voir les contraintes budgétaires dans tous les établissements d’enseignement et de recherche et de discuter avec les personnels et usagers pour constater l’implacable réalité des politiques actuelles de privatisations et précarisations.
Il ne faut pas penser qu’à l’Education Nationale ou à l’Enseignement Supérieur et à la Recherche car c’est toute la Fonction Publique qui est touchée (pôle emploi, finances publiques, inspection du travail, répressions des fraudes, la banque de France, l’audiovisuel public ... ) et c’est toute la Fonction Publique qu’il faut défendre !
SUD Education Var, 19 décembre 2012