Réforme des rythmes scolaires - Grève nationale jeudi 5 décembre : maintenant, gagner c’est possible !
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Le ministère a beau essayer de le minimiser : les 13 et 14 novembre, la grève contre la réforme Peillon des rythmes scolaires a été très importante. Ce haut niveau de mobilisation confirme que cette réforme est massivement rejetée par les personnels.
V. Peillon s’obstine à refuser d’entendre que sa réforme est inacceptable. Il se permet même de multiplier les provocations : il envoie des messages de mépris à celles et ceux qui proposent des alternatives en leur demandant de « réfléchir avant de parler » ; il soumet aux organisations syndicales un projet visant à flexibiliser le temps de travail des professeur-e-s des écoles remplaçant-e-s ou en poste fractionné ; il élabore un calendrier scolaire pour les prochaines années qui ne corrige aucun problème et qui vise à obliger les enseignant-e-s à faire leur rentrée pendant le mois d’août ; il étend l’abaissement des taux d’encadrement à l’ensemble des activités périscolaires…
Pour SUD éducation, le débat sur les rythmes scolaires ne peut être dissocié d’une réflexion de fond sur une école émancipatrice ; une réforme des rythmes scolaires est inséparable d’une amélioration des conditions d’accueil et d’enseignement pour les élèves, et des conditions de travail de l’ensemble des personnels. Cela passe par un autre budget, ce qui suppose de rompre avec l’austérité. Cela suppose aussi d’imposer des mesures immédiates pour les élèves et les personnels.
Mais c’est aujourd’hui sur la question des rythmes scolaires que le rapport de force avec le ministère se joue. Le préalable, c’est l’abrogation du décret Peillon sur les rythmes. Après des années de régressions et de défaites, gagner sur la question des rythmes scolaires sera un point d’appui pour l’ensemble de nos revendications. Le rapport de force est en train de se construire. Après le 14 novembre, gagner par nos luttes, c’est possible : imposons la suspension de la réforme, l’abrogation du décret, une autre réforme !
Le jeudi 5 décembre est la prochaine date de grève nationale. Nous appelons les personnels à multiplier les assemblées générales pour préparer la mobilisation et pour mettre en débat la poursuite du mouvement. Pour SUD éducation, la question de la construction d’une grève reconductible est désormais à l’ordre du jour.
Depuis le lancement du projet Peillon, SUD éducation ne cesse de le répéter : les élèves et les personnels ont besoin de mesures immédiates, conditions préalables à un changement des rythmes scolaires :
Suppression de l’aide personnalisée ou de ses successeurs et mise en place de RASED complets sur tous les territoires, avec les collègues des différentes spécialités (pédagogiques, rééducatives et psychologiques), qui ne doivent être ni fusionnées ni supprimées mais reconnues et maintenues dans leurs spécificités
Augmentation du nombre de postes aux concours et titularisation de tous les personnels précaires
Abrogation de la masterisation et mise en place d’une véritable formation initiale rémunérée
Abrogation des programmes actuels
Abandon du socle commun et de sa déclinaison en livret personnel de compétences
Réaffirmation de la liberté pédagogique et abandon des procédures de fichage des élèves et de contrôle du travail des enseignant-es
Réappropriation du pouvoir décisionnel par les équipes pédagogiques
Augmentation des salaires des personnels de la fonction publique
Suppression de toutes formes d’annualisation du temps de travail
Rétablissement des droits syndicaux, du droit de grève et abrogation du service minimum
Le débat sur les rythmes scolaires ne peut être dissocié d’une réflexion de fond sur une école émancipatrice.
La réforme des rythmes est un enjeu pour les élèves de la maternelle à l’université, pour leur famille et l’ensemble de la société, ainsi que pour tous les personnels de l’éducation et agents territoriaux .
C’est pourquoi Sud éducation revendique :
La réduction du temps de travail de tous les personnels
La réduction du nombre d’élèves par classe
Une réforme du contenu des programmes et des apprentissages
L’augmentation du nombre de titulaires-remplaçants pour garantir le droit des personnels à être remplacé en cas de congés maladie, de stages, de formations continues et assurer les droits syndicaux
Le développement d’une formation continue de qualité sur le temps de service pour tous les personnels
Des dispositifs de soutien aux apprentissages (plus d’enseignant-es que de classes)
L’autogestion des personnels dans les écoles et les établissements
Pour que l’ensemble des questions puissent être réellement posées et que les personnels puissent enfin participer à la transformation de l’école, la fédération SUD éducation revendique les bases d’une véritable refondation et l’abrogation du décret Peillon.