Assez de précarité dans l’Éducation Nationale !
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Notre département connaît depuis de trop nombreuses années une pénurie d’enseignants remplaçants, et ce à tous les niveaux du système éducatif, de la maternelle à l’université. Cette situation qui n’est pas nouvelle est clairement causée par les milliers de suppressions de postes dans l’Éducation Nationale.
En cette fin d’année scolaire, face à la pénurie largement prévisible de titulaires remplaçants dans le premier degré, la Direction des Services Départementaux du Var (DSDEN) a recours à l’embauche d’enseignants vacataires. En effet, depuis début mai, le nombre de classes sans enseignants s’accroît, ce qui, outre les postes manquants, est notamment lié à la réforme des rythmes scolaires qui a permis l’annualisation du temps de service de certaines catégories de personnels.
SUD Éducation dénonce cette situation et le recours à des contrats précaires pour faire face au manque de personnels titulaires. Il ne s’agit pas de remettre en cause les compétences ou l’investissement des personnels recrutés qui seront à n’en pas douter épaulés par les équipes en place, mais bien de déplorer une nouvelle augmentation du nombre de contrats précaires dans l’Éducation Nationale. Le 3 juillet ces personnels seront remerciés et retourneront grossir les rangs des chômeuses et des chômeurs.
De plus, comme l’embauche en catastrophe d’une vingtaine de contrats ne suffisait pas, un récent courrier annonçait la possibilité pour les Assistants d’Éducation (AED), remplissant les conditions de recrutement, de laisser provisoirement le poste qu’ils occupaient dans leurs établissements, pour faire fonction de remplaçants ! Le procédé s’il peut paraître intéressant pour les AED, se fait au mépris des postes qu’ils laissent ainsi "vacants" ! La gestion du personnel dans l’Éducation Nationale c’est aussi cela : du bricolage !
Nous rappelons qu’entre 2007 et 2012, ce sont 80 000 postes qui ont été supprimés dans l’Éducation Nationale, et qu’un certain candidat Hollande annonçait vouloir recréer 60 000 postes sur 5 ans. Si nous ne croyons pas aux annonces électorales, nous les entendons comme tout le monde… Et nous ne pouvons que constater que s’il y a eu quelques créations de postes ce n’est qu’à la marge : les classes sont toujours surchargées, souvent au maximum de leur capacité d’accueil et les enseignant-es remplaçant-es font toujours autant défaut.
Alors avant d’aligner réforme après réforme (lycées, rythmes scolaires, collèges, programmes…) le gouvernement serait déjà bien inspiré de permettre au système scolaire de fonctionner normalement. Avant de promettre 1 milliards d’euros sur trois ans pour le numérique, il serait plus utile de créer des postes. Si le système scolaire rencontre des difficultés, ce n’est pas la faute des personnels de l’Éducation Nationale ou du manque de réformes, mais bien la faute des dirigeants politiques qui préfèrent l’austérité et les cadeaux au patronat. Services publics ou CAC 40, ils ont choisi !
SUD Éducation rappelle son attachement à une formation de qualité préalable à toute prise en charge d’une classe, par des enseignants titulaires, et ce dans l’intérêt de tous : les enseignants et les élèves. Seuls des postes de titulaires en nombre suffisant peuvent permettre au système éducatif de remplir sa mission de service public.