L’humeur "marchande"...
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Dernière offensive récente du Ministère de l’Éducation Nationale (MEN) en matière de marchandisation de l’éducation, la plateforme numérique "Trousse à projets" nous permet désormais de travailler grâce à une "banque à qui parler " ou tout autre "donateur, association ou entreprise" le tout dans un "recours vertueux au mécénat"...
Comprenez par là que les financements si vous en voulez il faudra de moins en moins les chercher du côté de l’état...
Outre l’image (infantilisante pour les enseignants mais on commence à s’habituer) de la jolie trousse d’où sort comme par magie un beau projet, et qui n’est pas sans rappeler la lampe merveilleuse d’Aladin, on aime l’idée que de cette trousse d’où vous sortirez votre merveilleux projet sortiront aussi tout plein de pièces d’or et de sponsors (certains donc moins philanthrope que d’autres mais on va pas chipoter)...
Projet qui sera forcément beaucoup mieux que celui de l’école d’à côté qui elle continue à ne produire que des trucs poussiéreux qui ne font apparaître que de vulgaires lapins ou de pauvres tourterelles.
Projets qui, toujours grâce à cette imagerie, semblent tout faciles à élaborer alors qu’on sait bien que dans les faits leur rédaction est très chronophage pour les enseignants.
Mise en concurrence accrue des établissements entre eux, arrivée des mécènes particuliers ou privés, est-ce qu’on ne fonce pas tout droit vers la privatisation ?
Toujours dans le même esprit de compétition et de chasse aux financements, fleurit aussi ce genre de choses où l’on peut admirer, en fin de page, la guirlande de sponsors qui va du vendeur de soda au pétrolier en passant par le restaurateur industriel ! Nulle trace du ministère ici, les mécènes ne sont sans doute pas assez vertueux ! Ou bien est-il juste encore un peu tôt dans les esprits pour voir le nom du MEN mêlé à celui de certaines multinationales ? (Concours de la Fondation "Égalité des chances")