Journal n°3
par
Depuis la rentrée de septembre 2002, le gouvernement
ne cache que très peu son intention de détruire
l’Education Nationale, et les autres services publics,
mais aussi les acquis sociaux des travailleurs du public
et du privé.
Les mouvements se sont succédés dans tous les
secteurs au fil des annonces gouvernementales :
suppression des MI-SE, mise en place des Assistants
d’Education après le licenciement des Emplois Jeunes,
assouplissement des mesures de licenciement dans le
privé, concrétisation des réformes sur la
décentralisation, l’autonomie des universités, les
retraites et s’apprêtent à supprimer notre régime de
sécurité sociale.
Dès les mois de mars et avril, la grogne gagnait
certaines académies où les personnels de l’Education
Nationale se sont mis en grève reconductible. C’est
début mai que la lutte s’est massivement étendue dans
notre secteur.
A Toulon comme à Draguignan, nous n’avions jamais
vu autant de manifestants dans les rues. Dans le Var,
les AG dans les établissements, les AG inter
établissements ont été les catalyseurs de ce
mouvement. Les personnels en lutte, avec l’appui de
leurs organisations syndicales ou non, ont pris en main
leurs débats, leurs actions, leur combat, pour informer
le plus largement possible la population des dangers
des réformes en cours et de la nécessité de lutter tous
ensemble dans l’unité la plus large possible.
De nombreux salariés du public, mais aussi, c’est très
important, des salariés du privé nous ont ainsi rejoints
au cours de certaines journées d’action. La population
montrait et montre toujours majoritairement son soutien
au mouvement. Pour autant, les personnels de
l’Education sont restés bien seuls avec quelques autres
salariés en grève reconductible au même moment
(impôts, La Poste, Conseil Général,…).
Les grandes centrales syndicales n’ont pas relayé
l’appel à la grève générale demandé par les salariés en
lutte. Bien au contraire, entre les appels aux temps forts et les journées d’actions hebdomadaires, nous étions bien loin d’une volonté de créer un mouvement fort capable de faire reculer le gouvernement sur les
réformes. Que dire de la volonté affichée de vouloir
négocier ces réformes alors que les grévistes en
demandait le retrait, seule alternative possible face à
ces projets !
" Des avancées " nous a t ’on expliqué lorsque le
gouvernement à annoncé le maintien (provisoire !) des
assistantes sociales, des CO-PSY et des médecins
scolaires dans la fonction publique d’Etat. Et les TOS ?
Il est totalement inadmissible de parler d’avancées
dans ces conditions ! Or ce sont ces avancées qui ont
justifié le bon déroulement du bac… Appeler à la grève
tout en appelant à ne pas bloquer le bac : Raffarin-Fillon-Ferry-Sarkozy ne pouvaient rêver mieux pour semer le trouble chez les enseignants en grève et
casser le mouvement. Le meeting de Marseille a, en ce
sens, été un bel enterrement de première classe pour
le mouvement social. Seul un appel national et unitaire
à la grève générale pouvait entraîner la paralysie
économique du pays et obliger le gouvernement à
céder.
Chirac dit qu’il n’y a ni vainqueur ni vaincu. Mais si nous les laissons, faire le gouvernement aura la possibilité d’appliquer massivement les directives de l’OMC (Organisation Mondiale du Commerce), de l’OCDE
(Organisation de Coopération et de Développement
Economique) et du MEDEF qui " appelle le gouvernement à aller plus loin dans les réformes libérales de la société ". L’AGCS (Accord Général sur le Commerce des Services) sera leur outil pour tout privatiser de l’Education, à la Santé, en passant par EDG-GDF, la SNCF, les télécoms, La Poste, l’équipement et l’ensemble des services publics.
Notre faiblesse numérique ne nous a pas permis
d’imposer nos orientations. C’est une des leçons de
cette lutte : il faut dès aujourd’hui renforcer un pôle
syndical qui ne se contente pas d’accompagner le
mouvement social et de négocier à la marge des
réformes de fond. C’est nécessairement dans un cadre
interprofessionnel, que nous devons construire ce
syndicalisme de lutte !
Nous ne nous résignons pas et continuons à
maintenir tous les liens tissés au cours des
semaines passées.
Ils font des bénéfices, ils s’engraissent, ils
nous mentent, ils nous exploitent, ils
précarisent les emplois, ils licencient :
continuons à lutter et restons mobilisés pour
faire plier le patronat et l’Etat !