Journal n°4
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Après le printemps torride contre la casse des retraites, la décentralisation et la précarité, après l’été caniculaire des intermittents du spectacle pour défendre leurs droits, leur survie et celle de la création artistique, connaîtrons-nous un automne "brûlant" ?
Le gouvernement Chirac-Raffarin profitera de ce que le mouvement de grève de mai-juin n’a pas abouti pour continuer son entreprise de démolition pour la seule satisfaction des intérêts du patronat.
Si nous les laissons faire Chirac et Raffarin continueront la casse des services publics (coupes budgétaires, décentralisation, réforme des universités) pour aboutir à leur privatisation. Celle de France Télécom est déjà en cours (avant projet de loi de juillet 2003), viendrons celles d’EDF, des transports, de la santé, de l’Education...
Toutes ces mesures seront bien entendu accompagnées de la réduction des droits des travailleurs : projet de loi sur le droit de grève, circulaire sur les retenues de salaires en cas de grève, disparition des inspecteurs du travail, répression syndicale, augmentation de la précarité - nouvelle norme de gestion des ressources (in)humaines - dans tous les secteurs...
Ce qui se passe chez nous se produit également en Europe, et d’une manière plus générale sur l’ensemble de la planète. Grâce à l’OMC et à l’AGCS (Accord Général sur les Commerces et Services) les multinationales seront de plus en plus grosses, de moins en moins nombreuses, mais toujours plus puissantes pour asservir les peuples et considérer les services publics et la main d’oeuvre comme de simples marchandises.
Les salariés en grève pendant de longues semaines ont bien compris l’enjeu de la lutte. Mais pourquoi alors n’avons nous pas réussi à faire plier le gouvernement en mai-juin ?
Parce que face à un gouvernement aux méthodes aussi brutales les salariés en lutte n’ont pas été suivis par les grandes centrales syndicales, celles-ci préférant enchaîner les journées d’action démobilisatrices plutôt que de construire réellement la grève générale.
Parce que les assemblées générales n’ont pas toujours su prendre la place qui était la leur pour mettre en place l’auto-organisation des personnels. Nécessaires à l’organisation dans l’unité de l’ensemble des personnels, syndiqués et non-syndiqués, elles ont parfois souffert d’un défaut de fonctionnement (cf L’Assemblée Générale : Outil de lutte, page2).
Si, à SUD Education, nous avons la volonté de nous mettre entièrement au service des luttes, de nous y investir pour les faire aboutir et défendre exclusivement les revendications des travailleurs, notre implantation et notre développement au niveau national ne sont pas encore suffisants !
Nous continuerons toutefois à participer au développement des luttes, à leur coordination à tous les niveaux, local et national, pour construire le mouvement interprofessionnel seul capable de s’opposer aux régressions sociales.
Parce que nous sommes le dos au mur, parce que l’adversaire a décidé d’aller jusqu’au bout de sa logique néolibérale, parce que chaque attaque contre le salariat en annonce une nouvelle, parce que nous refusons la société qu’ils veulent mettre en place, celle de l’individualisme qui prend le pas sur les solidarités.
Nous devons gagner !
Sommaire :
Edito
AG Outil de lutte, Répression, Loi
G10 Solidaires, SUD Education