Toujours plus de précarité dans nos écoles !
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Les étudiants et lycéens, ainsi que de nombreux personnels de l’Education Nationale, se sont mobilisés durant plusieurs semaines au printemps contre les projets CNE-CPE, porteurs d’une précarité accrue pour l’ensemble du monde du travail. Le ministère de l’Education Nationale, déjà en pointe dans la précarisation des personnels, souhaite malgré tout, au lendemain de cette lutte, mettre en place un nouveau type de « contrats » qui ne fait que renforcer la précarisation des travailleurs de l’Education Nationale.
Prétendant répondre aux besoins en personnels de la plupart des établissements scolaires publics de ce pays, le ministre De Robien veut créer 45000 emplois de vie scolaire (EVS).
Ces 45000 EVS, qui vont remplacer les anciens contrats emplois solidarité (CES) et les contrats emploi consolidés (CEC), constituent une étape supplémentaire dans l’aggravation de la précarité. Ces emplois se déclineront selon deux types de Contrat à Durée Déterminée (CDD) : le Contrat d’Avenir (CA) et le Contrat d’Accompagnement dans l’Emploi (CAE). Aide aux élèves handicapés, assistance administrative aux directeurs d’écoles sont les principales activités évoquées par le ministère pour ces nouveaux précaires de l’Education Nationale.
Confier l’accompagnement des enfants handicapés à des personnels peu payés, non formés, qui resteront peu de temps dans l’école, c’est nier le réel travail de concertation, d’élaboration et de suivi des projets individuels d’intégration.
Donner une journée de décharge aux écoles de 4 classes nécessiterait la création de 1700 postes. Le plan De Robien n’en prévoit aucune. Prétendre répondre à la demande des directeurs d’école qui ne veulent plus crouler sous les tâches administratives (enquêtes sans suites, fichage d’élèves...) par l’emploi d’EVS relève de la surdité.
Palier l’absence des MI/SE, qui jusqu’en 2003 assuraient les fonctions de surveillance des élèves, par des contrats de ce type est un pas de plus dans la précarité. Le statut de MI/SE, bien qu’imparfait, permettait à de nombreux étudiants issus de milieux populaires de financer et de poursuivre leurs études, sous un statut de « stagiaire de la fonction publique » (ce qui ouvre des droits collectifs). De Ferry en Fillon puis en Robien, ce statut a disparu pour laisser la place à des contrats précaires en nombre bien plus réduit que celui des MI/SE... L’argent manque pour embaucher dans des conditions décentes, mais pas pour installer des caméras de surveillance dans les établissements.
Comme nous avons pris position contre la création des emplois jeunes en 1997 sous un gouvernement de « gauche plurielle », nous dénonçons le plan Robien de création de 45000 EVS qui vont venir s’ajouter aux milliers de précaires qui font de l’Education Nationale le premier employeur de salariés précaires.