Tout va bien dans le meilleur des mondes !
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Comme si tout pouvait se résoudre avec une journée de grève sans aucune perspective de poursuite du mouvement !
Les cinq syndicats de l’intersyndicale de l’éducation se sont rencontrés pour décider d’une grève… un mois après la rentrée ! Il faut prendre le temps de mobiliser… c’est pour se compter… ce sont deux arguments que nous avons entendu lorsque nous avons essayé de démontrer que cette journée semblait arriver bien tard !
Vous allez dire que SUD Éducation avait appelé à la grève même si, comme d’habitude,
nous n’étions pas « conviés » aux réunions de préparation de la journée de grève Et bien non, comme pour toute décision importante, c’est l’Assemblée Générale de SUD Education Var, réunie le 13 septembre, qui à voté en majorité contre cet appel à la grève car nous sommes convaincus qu’une attaque de cette taille « mérite » une riposte d’une autre ampleur.
Le gouvernement veut à tout prix démanteler le service public avant la fin de son mandat. Car il n’y pas que l’Éducation Nationale qui voit son budget se réduire en peau de chagrin. Ce n’est pas en attendant les élections de 2007 que nous pourrons espérer retrouver ce qui aura été détruit par la droite et revenir sur toutes les attaques qui auront été portées et qui actuellement se mettent en place (fusion GDF/Suez, réforme Fillon sur l’école, décentralisation, réductions drastiques de poste, précarité…).
Les expériences du passé nous le prouvent, c’est dans la rue, déterminés et unis, que l’on gagne : 1936 (avec entre autres les congés payés obtenus après des grèves massives), mai 68, décembre 1995, ou plus récemment le mouvement contre le CPE au printemps dernier. Si la « Loi sur l’Egalité des Chances » est passée, le gouvernement a toutefois cédé sur le CPE car les jeunes (contrairement à leurs aînés trois ans avant sur les retraites et la décentralisation), eux, ne cédaient pas.
Oui, les raisons de se mobiliser sont nombreuses, tellement nombreuses qu’il y a urgence à ne pas démobiliser les salariés, chômeurs, lycéens et étudiants avec des appels à la grève sans suite.
Oui, nous pensons qu’il est possible de mettre un coup d’arrêt aux « pseudos réformes » du gouvernement et de tous les réactionnaires qui ne pensent qu’au profit, à la libéralisation du marché et la privatisation des services publics.
Oui, nous pensons qu’il est possible d’arrêter la précarisation et l’aggravation des conditions de travail des salariés, la casse du statut des fonctionnaires et d’empêcher le patronat de disposer d’une main d’œuvre docile et malléable.
Oui, nous pensons qu’il est possible de stopper la mise en place de la loi Fillon et des projets de De Robien en refusant par exemple la mise en place des Conseils Pédagogiques, de refuser de faire des remplacements en interne, d’agir contre la réforme des ZEP et le protocole sur les directions d’école.
Mais pour cela il faut arrêter de prendre les gens pour des moutons, et réellement organiser des mobilisations de masse dont les revendications et les modalités d’action seraient définies par les personnels en lutte eux-mêmes. C’est le sens du syndicalisme qui est le notre, à SUD Education comme à l’Union syndicale Solidaires !