Autoritarisme et répression à tous les étages !
par

Le gouvernement et le ministère de l’Éducation Nationale enchaînent les attaques avec un cynisme et un aplomb incroyables. Écoles, collèges, lycées, université, tout doit y passer, tout doit être soldé au plus vite. Enseignants et IATOSS, titulaires ou précaires, tous doivent en prendre plein les dents pour le plus grand plaisir du ministre qui nous fait une crise d’autoritarisme sans limites.
Dans l’éducation d’abord, le ministère montre sa volonté d’aller au plus vite pour terminer avant les élections le travail commencé en 2003. Tout ce qui est fait ne sera plus à faire…
Dans le premier degré, après avoir imposé l’apprentissage de la lecture par la méthode syllabique, en jouant à l’apprenti délateur avec entre autre l’association SOS Education (proche de la droite ultra libérale et de l’extrême droite), s’appuyant sur des rapports d’experts autoproclamés De Robien s’attaque à l’apprentissage de la grammaire et annonce celui
du calcul mental. Il y a également eu le protocole sur la direction d’école, qui a entraîné le recrutement de milliers de nouveaux précaires dans les écoles, baissé le niveau de la formation initiale des stagiaires IUFM, et mis à mal la grève administrative. Mais cela ne lui suffit pas, il faut rapidement
mettre en place les Établissement Public d’Enseignement Primaire (EPEP) dont le projet de décret, présenté la première fois en novembre, passe dès le 25 janvier au Conseil Supérieur de l’Éducation. Vite, très vite !
Dans le second degré, depuis plusieurs mois les enseignants se mobilisent contre le dernier avatar du ministère : le projet de décret modifiant les obligation de service des enseignants (décret statutaire de 1950). Dans la droite ligne du « Grand débat » à l’origine du rapport Thélot, puis de la loi Fillon sur « l’avenir de l’école » qui avait déjà vu la mise en place du remplacement en interne, des conseils pédagogiques et de la note de vie scolaire, ce nouveau coup porté aux enseignants signe la volonté de faire des économies de postes et d’alourdir une fois encore les conditions de travail des personnels. La grève unitaire du 18 décembre à été un exemple de mobilisation l’intersyndicale nationale n’a su profiter pour amplifier la mobilisation, malgré les demandes répétées de la fédération SUD Éducation, entre autres, d’appeler de nouveau à la grève au plus vite.
Les personnels IATOSS ne sont pas en reste puisqu’ils subissent tous les jours un peu plus la pression de leur hiérarchie avec la mise en place de la notation/évaluation véritable système de mise en concurrence des personnels entre eux.
N’oublions pas non plus les personnels TOS, transférés aux collectivités territoriales qui pourtant ont majoritairement montré leur volonté de rester dans la Fonction Publique d’État et l’Éducation Nationale.
Ces attaques sont accompagnées de suppressions de postes massives dans l’Éducation nationale. Le ministère prévoit des « variations de dotations » dans son « stock d’emplois » par une réduction de plus de 5000 postes. Dans la seule académie de Nice, il est prévu de supprimer :
dans le 1er degré : 16 postes de professeurs des écoles, 8 postes d’intervenants extérieurs en langue
dans le 2nd degré : 96 postes au titre de l’évolution démographique et 94 postes au titre des réductions de décharges prévues par la modification du décret de 1950
chez les IATOSS : réduction de 5 postes d’administratifs, malgré la création d’1 poste de médecin et de 9 infirmières (pour toute l’académie)
Dans le même temps la répression s’amplifie pour tenter de stopper la résistance des salariés.
Erwan Redon, professeur des écoles des Bouches du Rhône, sus-
pendu pour son activité syndicale, trois parents d’élèves de l’école de
la Paix à Marseille poursuivis au pénal pour avoir voulu soutenir un
projet de classe de neige refusé par l’IEN. Amandine, syndicaliste
SUD, licenciée par Virgin pour activité militante. Didier Goncalvès,
Emploi Vie Scolaire embauché en CAE à Vaulx-en-Velin, militant de
la CNT Éducation, non réembauché pour activité syndicale. Tant
d’autres dans tous les secteurs. Sans oublier Roland Veuillet, muté
d’office de Nîmes à Lyon en 2003 pour fait de grève, et qui a entamé
le 24 décembre 2006 une nouvelle grève de la faim pour demander la
levée des sanctions et l’ouverture d’une enquête administrative sur
son cas (le Conseil Supérieur de la Fonction Publique lui a pourtant
donné raison, mais le ministère persiste dans ses sanctions).
Le patronat, l’Etat ne se reposent pas, ils ne cessent de lancer leurs coups. Quelle que soit la période dans laquelle nous entrons c’est dans ce sens qu’il faut continuer à combattre et résister tout en apportant notre solidarité à nos camarades frappés par la répression syndicale. Il est illusoire de croire que nous pourrons revenir sur les reculs actuels après les élections du printemps. C’est dans les luttes que les salariés ont toujours gagnés et obtenus les avancées pour améliorer leur condition. Pas autrement !