Extrême droite et syndicalisme
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Viscéralement opposé à l’existence des syndicats l’extrême-droite [1] considère qu’ils ont une légitimité superficielle et un caractère parasitaire. Pourtant, dans les années 80, il a mainte fois tenté d’infiltrer les organisations syndicales existantes où de créer ses propres syndicats (comme le FN-Police) afin d’avoir des relais dans le monde salarié. Le mouvement syndical, par sa résistance à la progression de l’extrême-droite a pu, chaque fois, mettre en échec ces tentatives d’infiltration. Aujourd’hui son influence dans le milieu professionnel passe surtout par des cercles nationaux parmi les professions juridiques, médicales bancaires et… policières.
Si après 2002, l’extrême-droite ne semble pas avoir eu la possibilité de concrétiser son succès électoral dans le monde syndical, la période qui s’ouvre et l’approche des élections aux prud’hommes de 2008, pourrait lui donner l’occasion de faire de nouvelles tentatives. Cela pourrait bien dépendre de la résistance qui lui sera opposée, notamment lors des prochaines échéances électorales (présidentielles, législatives, cantonales, municipales, sénatoriales) qui seront autant d’occasions d’avancer ses thèses haineuses, de racistes et de xénophobes.
Les salariés sont dans une grande difficulté face à la précarité grandissante, l’exclusion, la désespérance, l’exaspération de n’être plus ni écoutés, ni entendus. Les solutions de l’extrême-droite ne sont pas celles qu’attendent les salariés, car elles augmentent les privilèges (suppression de l’impôt sur les grandes fortunes, de l’impôt sur les sociétés, des droits de successions…) tout en réduisant les droits des salariés (suppression du droit du travail, suppression des organisations syndicales, du droit de grève, retour au foyer des femmes réduites au rôle d’épouses et de mères…). L’électorat salarié que l’extrême-droite vise avec son discours populiste se retrouverait être la première victime de son programme. Nous savons bien dans le Var ce qu’à donné la gestion de la ville de Toulon par l’extrême-droite : chasse au délégués syndicaux, licenciements abusifs, pressions…
Le discours populiste de l’extrême-droite consiste aussi à s’attaquer aux immigrés qui seraient responsables de tous les maux de la société. En prônant la souveraineté et la préférence nationale n’est pas un programme : c’est tout simplement une incitation à la haine, au racisme et à la xénophobie. Le chômage et l’insécurité ne sont pas les conséquences de l’immigration, mais bien celles de la politique des gouvernements successifs qui n’ont su ou voulu empêcher la multiplication des plans sociaux, la réduction du pouvoir d’achat, la démolition des systèmes de solidarité (retraites, protection sociale…), le recul des droits sociaux, la mise en place d’un politique répressive…Il appartient aux organisations syndicales de réaffirmer leur solidarité envers tous les travailleurs, immigrés où non, mais aussi de leurs familles, afin d’empêcher l’extrême-droite d’en faire des boucs émissaires.
Nous sommes toutes et tous des citoyens épris de liberté, d’égalité et de solidarité. En ce sens, nous rejetterons et nous combattrons toute idéologie reposant sur la répression, l’insécurité sociale, l’exclusion, la haine, le racisme, la xénophobie et l’intolérance.
[1] Extrême-droite : nous entendons par là, les formations politiques (FN, MNR, MPF), mais aussi les groupuscules et autres formations de circonstance (Jeunesses Identitaires, Rassemblement pour l’Indépendance de la France…)