Déclaration de politique générale du Premier ministre : nouveau gouvernement pour politique inchangée
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La déclaration de politique générale du Premier ministre indique qu’il n’a pas vraiment compris le message des urnes. Alors que les électeurs ont massivement rejeté ses contre-réformes libérales, il affirme que "ces adaptations étaient nécessaires, elles étaient indispensables. Elles seront poursuivies." Il s’apprête à "sauver" la Sécurité sociale comme il a "sauvé" les retraites, c’est-à-dire en s’attaquant aux droits sociaux et la politique de privatisation va être accélérée. Les services publics, et en particulier EDF et GDF, seront livrés aux appétits financiers privés.
La politique économique proposée repose sur un contresens fondamental. Si une augmentation du SMIC est annoncée, ce qui est évidemment positif, le Premier ministre veut continuer à mettre en ¦uvre une politique de l’offre, tout devant être fait pour la compétitivité des entreprises, censée être porteuse de la croissance. Il poursuit ainsi une politique marquée par les baisses de cotisations sociales, de la fiscalité des entreprises et le développement de la précarité qui ont favorisé l’accroissement des profits financiers au détriment de l’emploi. Ainsi, sans surprise, le Premier ministre nous déroule un discours où apparaissent les incontournables de la pensée libérale, que ce soit la nécessité de continuer les baisses d’impôt ou celle de "lever les contraintes qui pèsent sur les entreprises" en passant par une charge contre les "réglementations tatillonnes".
Pour l’Union syndicale G10 Solidaires, ce discours signifie, qu’au-delà des reculs déjà annoncés par le président de la République, qui visent à désamorcer des conflits en cours, la même politique libérale sera poursuivie avec un entêtement qui confine à l’autisme. Face aux menaces qui pointent, notamment sur l’assurance-maladie, le droit du travail et les services publics, il s’agit pour les organisations syndicales, et plus globalement pour l’ensemble du mouvement social, de préparer les conditions d’une riposte unitaire qui soit à la hauteur des enjeux. Une mobilisation de la société est aujourd’hui nécessaire pour imposer d’autres choix.
Le 5 avril 2004