Protocole de discussion : Négocier ou lutter ?
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Après avoir annoncé la suppression du samedi matin, et pour faire suite aux premières réactions syndicales, un “protocole de discussion” a été mis en place. Mais comme pour les régimes spéciaux et la loi sur les universités (pour ne prendre que des exemples d’actualité), “ils” décident, puis en fonction des réactions, “ils” concertent. Cette logique de “management” des conflits sociaux et d’instrumentalisation des directions syndicales ne sert qu’à cacher un passage en force par un simulacre de concertation.
Le protocole de “discussion” en place, il ne reste plus aux interlocuteurs, que la possibilité d’atténuer ou modifier les modalités d’application à la marge. Ceci d’autant plus que le calendrier est très serré : fin de la concertation en décembre afin de pouvoir publier un projet en janvier et le mettre en application à la rentrée 2008. Qui peut ignorer que les grandes lignes sont déjà décidées ?
Si ce protocole rappelle des principes fondamentaux importants comme le rôle de l’école maternelle, le renforcement des moyens et l’école, comme « lieu pertinent d’organisation des pratiques », il ne s’agit pour nous que d’un leurre pour cacher le fond de leur projet pour l’école. Peut on négocier avec un gouvernement qui depuis six mois n’aligne que des mesures pour le patronat et les riches (bouclier fiscal, heures supp’ défiscalisées...) et contre les salariés (suppression de postes dans la Fonction publique, franchises médicales...) ?
Est ce un hasard de calendrier si, suite à ce protocole, le ministère a publié un document d’orientation intitulé “pour définir un horizon pour l’école primaire” ? (voir document en pièce jointe). Ce texte, s’il redéfinit des banalités propres à ce type de document, n’en cache pas moins une vision régressive pour l’école et, surtout, les intentions à peine voilée du gouvernement de porter un coup supplémentaire à l’école.
Pour SUD Education, qui n’est de toute façon quasiment jamais invité à ces coteries, accepter de discuter “de l’épaisseur des marges” du document final est inacceptable. Seule la mobilisation du plus grand nombre d’enseignants est à même d’empêcher une nouvelle régression dans les conditions de travail, d’enseignement et, par là même, d’assurer un véritable service public d’éducation.