Réfugiés à Toulon : La France face à ses devoirs !
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Une centaine de réfugiés de Bosnie-Herzégovine à Toulon
Ces réfugiés, dont 50 enfants, des Rroms de nationalité bosniaque originaires de Modrica, dans le croissant serbe de Bosnie-Herzégovine, sont arrivés à Toulon depuis début janvier. Pris en charge, au départ, par des organismes publics, ils ont été un temps abandonnés, et ne doivent leur survie qu’à des associations caritatives.
Les Roms sont victimes de discriminations en Bosnie-Herzégovine
Ces familles ont fui leur pays pour trouver asile chez nous. Elles y ont été contraintes car victimes de graves discriminations dans leur pays : l’UNICEF, Amnesty International, la Cour européenne des droits de l’Homme ont condamné à cet égard la Bosnie-Herzégovine. Pourtant, la France, du fait qu’elle considère à tort la Bosnie-Herzégovine comme un pays sûr, les prive de la possibilité de demander l’asile et limite donc arbitrairement leurs droits ils n’ont ainsi pas accès au CADA (Centre d’Accueil pour les Demandeurs d’Asile), ils ne bénéficient pas de l’Allocation Temporaire d’Attente (ATA).
Ces réfugiés ont des droits
Les pouvoirs publics ont l’obligation de prendre en charge ces populations et d’assurer l’accès aux droits fondamentaux que sont la santé, le logement, l’éducation. L’Etat ne l’assure pas. Les réfugiés ne peuvent actuellement toujours pas bénéficier d’un hébergement durable. Ils ont même passé une nuit dehors, le 1 er avril. La scolarisation des enfants est de ce fait rendue impossible.
Notre département est sous-équipé pour assurer les droits fondamentaux des réfugiés
Dans l’urgence, les familles n’ont pas été prises en charge de manière décente. "Nous nous trouvons c’est vrai dans une situation de crise", a dit la sous-préfète du Var chargée de la cohésion sociale. Cela devrait inciter les autorités du département à penser et à financer une politique d’accueil ambitieuse en amont des arrivées. Le manque de moyens alloués à l’hébergement d’urgence, spécifique ou non aux demandeurs d’asile, dans notre Département est par exemple préjudiciable.
Devant l’urgence, nous avons saisi le Préfet du Var.
Cette situation est à l’image de la politique d’asile de la France : en grave crise. Comme le comité de l’ONU contre la torture vient de le dénoncer récemment, la France contrevient aux engagements internationaux qu’elle a pris pour l’accueil des réfugiés.
Toulon, le 22 mai 2010