Notation-Evaluation : Motion au CA du collège de Vinon sur Verdon du lundi 5 décembre 2011
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Les représentants Sud éducation des personnels du collège Yves Montand de Vinon sur Verdon font part de leur inquiétude face au projet de décret et à l’arrêté (notice et projet de décret du 10 novembre 2011) qui doivent s’appliquer à la rentrée scolaire 2012.
Ces textes réforment complètement l’évaluation des enseignants : ils visent à mettre en concurrence les personnels de l’éducation nationale, qui seront évalués et notés par leur supérieur hiérarchique direct, le chef d’établissement.
Non seulement ce type d’évaluation est incohérent d’un point de vue didactique, mais il ne manquera pas d’aboutir à des dérives. Et cela, d’autant plus que le texte prévoit que le chef d’établissement puisse déléguer l’évaluation, menée sous forme d’un entretien, à un autre personnel de l’éducation nationale.
Ne va-t-on pas voir apparaître des sortes de « caporaux », professeurs biens vus et méritants, dont une des tâches sera d’évaluer leurs collègues moins estimés de l’administration ?
En quelle qualité un proviseur de lycée, anciennement professeur de lettres, pourra évaluer les pratiques d’un enseignant d’espagnol ?
Pourquoi augmenter la charge de travail des chefs d’établissements en leur imposant cette tâche d’évaluation ?
En outre, on peut dire une fois encore que la partie est jouée d’avance, dans la mesure où le texte prévoit que seule une proportion de 30% des enseignants pourra prétendre à une bonification en terme de « réduction d’ancienneté » qui lui assurera une évolution de carrière, par rapport aux 70% d’enseignants qui stagneront dans leur avancement ou avanceront très lentement. En résumé, ce dispositif n’améliorera pas l’évaluation des professeurs, et les 30% les mieux notés seront en outre pénalisés par rapport au système actuel de notation (on peut considérer qu’un enseignant bénéficiant de toutes les réductions d’ancienneté, avec la réforme prévue, mettra 26 ans pour arriver au dernier échelon, contre 20 ans actuellement, pour un collègue avançant au grand choix).
Pourquoi une telle pénalisation financière et une non-reconnaissance du travail de l’enseignant ?
Pour toutes ces raisons, nous invitons nos collègues à se saisir ensemble de ce problème et à refuser les entretiens d’évaluation. Et cela avant que ces entretiens ne s’appliquent, en demandant l’abrogation de ce décret : les refus individuels seront difficiles une fois le texte adopté.